La cuma L’Entente de Goulles (Corrèze) demeure attachée à l’ensileuse traînée. Dans un secteur où le maïs tient une place très réduite, cette solution se défend bien sur le plan économique. En 2020, les quatre adhérents concernés ont décidé de remplacer deux vieilles Taarup par une Kongskilde de nouvelle génération (FCT 1260). Il y avait à l’époque 150ha à récolter, 180 et plus aujourd’hui. Pour l’animer, il fallait un tracteur de bonne puissance, qui n’existait pas dans les fermes. Ils ont trouvé un Fendt 818 (185ch) d’occasion. Au total, un investissement plus accessible qu’une ensileuse automotrice d’occasion.
Une ensileuse simple
«Par rapport à une automotrice, explique Antoine Brousse, le chauffeur attitré, l’ensileuse traînée est simple à entretenir. Et elle prend peu de place sous un hangar. Et le tracteur sert pour d’autres matériels de la cuma: le combiné presse enrubanneuse, la benne, l’épandeur d’engrais». Il faut impérativement un tracteur avec transmission à variation continue, pour doser précisément l’avancement tout en ayant les mains libres.
Ensileuse traînée: variation continue indispensable
«Nous avons tâtonné au début car le Covid a empêché de faire une vraie mise en route. Le tracteur est réglé pour une priorité au régime moteur, avec un maximum de 5% de baisse de régime. Je gère l’avancement au pied. Ainsi, ma main droite est disponible pour les commandes de l’ensileuse». En effet, un petit mono levier pilote l’abaissement du pick-up, la goulotte et l’orientation du timon.
Antoine Brousse précise: «Cette machine n’a pas de soufflerie, en cas de chute de régimes, il y a un risque de bourrage».
Pas d’affûtage automatique
Parmi les changements importants par rapport aux anciennes ensileuses de la cuma, on trouve le détecteur de métaux. Indispensable aujourd’hui. Par ailleurs, avec ses 32 couteaux coupant de bas en haut pour faciliter l’éjection, la FCT 1260 offre une bonne qualité de hachage. Par contre, l’affûtage s’avère moins aisé que sur une automotrice. Il faut déplacer l’embout d’un cardan pour faire tourner le rotor à l’envers. D’autre part, une tôle demande à être démontée. La pierre prend place sur un guide coulissant. Le chauffeur lui imprime des allers et retours manuellement, tout en réglant l’appui sur les couteaux. «De temps en temps, je détalonne également les couteaux à la meuleuse. Nous tablons sur une durée de vie de 500ha».
Des andains larges pour l’ensileuse traînée
Cette ensileuse possède un pick-up de 2,65m. «Le mieux est de confectionner des andains de la même largeur, si possible avec une conditionneuse. Dans le groupe, nous fauchons plutôt à plat et nous andainons ensuite». Cette seconde méthode offre un préfanage plus homogène, mais Antoine Brousse trouve que l’andain est moins régulier.
La conduite diffère de celle d’une automotrice. «L’ensemble est assez long, il faut prévoir suffisamment de place en bout de parcelle pour tourner. Et surveiller la goulotte qui aurait vite fait de heurter des branches dans la haie». Cet équipage avance à des vitesses entre 5 et 9km/h, pour un débit de chantier de 2,5 à 3 ha/h. En comptant l’ensemble, ensileuse, tracteur, carburant et main d’œuvre, l’ensilage coûte à l’adhérent entre 60 et 70€/ha.
Attention: ce genre de matériel de faible diffusion en France ne bénéficie pas toujours d’une réception routière pour notre territoire. A vérifier avant l’achat pour pouvoir circuler sur la route en toute légalité.
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