Avec la cuma, l’élevage résiste !

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Avec la cuma, l’élevage résiste !

L’ouverture d’esprit des agriculteurs engagés dans la cuma, permet de réfléchir à certaines problématiques communes aux exploitations d’élevage du secteur, et ouvrent ainsi les champs du possible.

Les cultures céréalières déploient leurs ailes dans les zones dites intermédiaires qui laissent filer leurs élevages jugés souvent trop exigeants en temps de travail au regard des revenus dégagés. Dans le sud de l'Indre-et-Loire, les cuma de l’Arc en Ciel et sa jumelle l’Espoir mettent à disposition des adhérents des matériels adaptés tout en créant une ambiance d’entraide favorable à la pérennité des exploitations en majorité laitières.

Basée à Charnizay, au sud de l’Indre-et-Loire, en lisière de l’Indre et de la Vienne, la cuma de l’Arc-en-Ciel vient de fêter ses 40 ans en 2024. Avec la cuma jumelle de l’Espoir basée sur la même circonscription, elles réunissent la quasi-totalité des exploitations de Charnizay et débordent un peu sur les communes voisines.

L’histoire de la cuma de l’Arc-en-Ciel

cuma arc-en-ciel

70 % d’adhérents présents à la dernière assemblée générale de la cuma Arc-en-Ciel dans le sud de l’Indre-et-Loire.

Pour Frédéric Cadieu, le président, épaulé par Denis Raguin le trésorier, la présence des cuma joue un rôle essentiel pour maintenir les élevages. Toute la panoplie des outils requis pour les fourrages est disponible. De plus, les chantiers en commun sont positifs sur la maîtrise du temps de travail, mais aussi sur la dynamique d’échanges entre pairs.

Ainsi, dans le prolongement des deux cuma locales, deux GIEE ont été constitués. Un premier s’est terminé en 2019 consacré à l’autonomie alimentaire des élevages. L’accent a été mis sur l’amélioration de la qualité du fourrage grâce à la modification des pratiques de récolte (fauche à plat + andaineur à tapis). Le second, démarré en 2023 et prévu jusqu’en 2026, porte sur la coopération entre les céréaliers et les éleveurs pour améliorer la résilience de leurs exploitations.

Des synergies peuvent apparaître en effet avec, par exemple, l’introduction de légumineuses dans les rotations des céréaliers qui pourrait améliorer la fertilité de leurs sols tout en renforçant l’autonomie alimentaire de leurs voisins éleveurs. Ce travail collaboratif vise dans le même temps à anticiper les stratégies des exploitations à l’aune du dérèglement climatique, et à réfléchir à la faisabilité éventuelle d’une unité de méthanisation.

L’avis du coach

Sylvie Lhéritier, animatrice à la fédération des cuma Centre Val-de-Loire nous partage son avis.  » L’Arc-en-Ciel a, dès le départ, mis la priorité sur la cohésion du groupe. C’est important pour pouvoir ensuite mettre en œuvre des projets ambitieux. D’autre part, la cuma a réussi à garder une grande proximité géographique entre les exploitations, grâce au maintien de l’élevage sur le secteur. Enfin, elle est toujours en veille pour faire évoluer son parc matériel et l’adapter aux nouveaux besoins des adhérents. »

Les 3 sentiments de Frédéric Cadieu, président de la cuma de l’Arc-en-Ciel

Frédéric Cadieu, président de la cuma de l’Arc-en-Ciel revient avec nous sur trois éléments qui l’ont marqué au sein de la cuma :

  • Un des meilleurs souvenirs ? L’organisation du salon MécaFourrages en 2010 qui a fédéré une centaine de bénévoles pour accueillir près de 2000 visiteurs ;
  • Le truc qui l’irrite ? Les adhérents qui ne seraient pas dans l’état d’esprit de la cuma… ;
  • Pourquoi ça marche ? Avec la cuma, les exploitations ont d’abord investi dans leurs élevages, telle que la mise aux normes, de manière à avoir des conditions de travail intéressantes…

La cuma de l’Arc-en-Ciel en quelques chiffres

  • 47 exploitations adhérentes ;
  • 70 % d’adhérents présents à la dernière assemblée générale ;
  • 321 000 € de chiffre d’affaires ;
  • 50 : c’est le nombre total de matériels.

Les principales activités et le chiffre d’affaires annuel de la cuma

  • Fenaison (groupes de fauche, faneuses, andaineurs à tapis) : 54 727 € ;
  • Ensilage : 54 000 € ;
  • Big baller : 38 000 €.

Le fonctionnement de la cuma

  • Types d’exploitations : Essentiellement des exploitations d’élevage. Cela représente près 10 millions de litres en vaches laitières. Et 900 000 litres en caprins. Le périmètre d’activité de la cuma est le premier territoire laitier du département ;
  • Réservation des matériels : Avec le logiciel My cuma Planning et Travaux et un groupe WhatsApp ;
  • Bâtiments : 1 hangar en 2019 de 1 100 m 2 avec panneaux photovoltaïques. Coût total : 215 324 € 2ᵉ hangar en 2023 de 1 820 m 2 avec panneaux photovoltaïques. Coût total de 572 365 € ;
  • Emploi : Embauche d’un apprenti en 2023 ;
  • Réunions : Plusieurs réunions de travail sont programmées par branche d’activité. Le bureau se réunit régulièrement, notamment pour la tarification des matériels ;
  • Engagement : Le capital social est souscrit par matériel et réajusté en fonction du chiffre d’affaires de chaque adhérent ;
  • Gestion : L’AGC cuma Centre Ouest assure la tenue de la comptabilité de la cuma. Une facture annuelle payable en 3 fois est envoyée aux adhérents. Trois responsables sont indemnisés : le président, le trésorier et le responsable apprenti, à raison d’une indemnité forfaitaire de 300 € par an.

Pourquoi Entraid a choisi cette cuma ?

La céréalisation entraîne par cascade un effet dépressif sur l’ensemble des maillons de la filière : moins d’élevages peut compliquer par exemple l’organisation des chantiers d’ensilage. Mais aussi l’accès aux services (contrôle laitier, vétérinaire, appros…) et la pérennité des outils de collecte et de transformation (laiteries, abattoir, …). Les cuma peuvent participer à maintenir la fibre élevage.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer