L’intercuma des 3 rivières, de Pacé, passe à l’automoteur et au chantier d’épandage dissocié. Pour absorber un volume supplémentaire, il lui fallait un matériel supplémentaire. Néanmoins le besoin en plus n’était ‘que’ de 30.000m3. C’est avec un matériel de 2015, un automoteur d’épandage reconditionné après 7.200h de service, qu’elle a pu accéder à cette révolution. Montant de l’investissement: 360.000€ tout de même.
Plusieurs raisons avaient motivé les responsables à envisager une telle évolution du matériel et des organisations. D’une part, les agriculteurs avaient besoin d’un équipement qui limite au maximum les pertes à l’épandage. En effet, l’ augmentation d’activité concerne surtout du digestat, un produit riche en azote volatile. Dès lors, le choix s’orientait vers un système enfouisseur. Ce dernier est plus limité en largeur de travail qu’une rampe à pendillards. Il implique de ce fait une durée de la phase d’épandage plus longue.
Poids, azote efficace, voisinage et réglementation
La question du poids est un autre élément. Chargé, l’automoteur pèse 43t. Au travail, il roule sur une largeur de 4m. En comparaison, un ensemble tracteur tonne d’environ 47t répartit son poids sur un passage d’environ 1,30m, soit 70% de surface en moins. Cette différence sur le tassement est d’autant plus notable que les passages sont plus rapprochés qu’avec une rampe à pendillards.
Par ailleurs, la réglementation routière autorise un poids total roulant de 38t pour quatre essieux, ou 40t si l’ensemble présente cinq essieux. La nouvelle organisation de l’épandage engage une tonne de transport qui n’a donc pas besoin de porter un équipement d’épandage. Cette allègement de la remorque permet par la même occasion d’utiliser un tracteur plus léger, moins puissant et sans masse avant. Enfin, comme cet ensemble de transport reste en dehors des parcelles, le chantier, particulièrement en conditions humides, salit moins le réseau routier.
Chaque matériel a sa mission
Pour cette phase de transport, l’intercuma s’est équipée d’une tonne Mauguin de 17.500l, d’occasion (30.000€). L’automoteur s’y alimente en pompant par la sortie supérieure. La coopérative loue un Claas Arion 640 (150ch), via un contrat prévoyant 350h/an. Ce tracteur lui revient à 23€/h, plus 2€/h d’assurance. En moyenne, l’engin débite presque 90m3/h en restant au champ.
«Ensuite, c’est à nous d’ajuster le nombre de taxis. Jusqu’à un kilomètre et un dosage à 25m3/ha, cette seule tonne suffit», explique Didier Trubert, responsable de l’activité. «J’ai en tête un autre chantier, avec 7km et une dose de lisier de 45m3/ha. L’automoteur a fait 100m3/h avec quatre ensembles de ravitaillement (17, 18, 20 et 30m3).»
L’automoteur d’épandage reconditionné: un Vredo VT 4546
L’automoteur d’épandage reconditionné est un Vredo VT 4546. Il développe 450ch pour porter sa cuve de 19.500l et entrainer une pompe à lobes de 9.000l/min. En trois minutes, l’engin est capable de réaliser son ravitaillement. En outre, il dispose d’une transmission hydromécanique variable de 0 à 40km/h, d’un système d’autoguidage Trimble et du télégonflage. Grâce à ce dernier, les pneus (Michelin 1050/50R32) travaillent au champ avec une pression de 1,7bar, qui repasse à 3,3bar pour les déplacements entre les parcelles.
Sur son Vredo VT4546, l’intercuma des 3 rivières a chois un enfouisseur neuf à 48 disques de 35cm de diamètre, en écartement de 19cm. Il travaille donc sur une largeur de 9m. L’investissement pour cet équipement a représenté 58.000€.
Les premières tendances du coût avec l’automoteur d’épandage reconditionné
Le responsable se montre satisfait de la mise en route et confiant pour la suite. «Nous avons un matériel qui a été entièrement révisé. Normalement le moteur et les pompes ont été décortiqué en détail, tous les flexibles hydrauliques ainsi que les pièces suspectes ont été changées.» Ainsi l’acquéreur bénéficie d’une garantie d’un an. La cuma table sur une charge fixe de 2€/m3 pour l’automoteur.
Sur son chantier qui employait un seul ensemble de ravitaillement ce jour-là, Romain Marqué, agriculteur près de Chavagne, table sur un coût de chantier «de l’ordre de 3,5 à 4€/m3.» Bien sûr, celui-ci dépendra notamment, et fortement, du nombre de ravitailleurs nécessaires.
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