« Quand il n’y a pas assez d’eau, le premier recours, quand c’est possible, c’est l’irrigation ». Telle est l’explication de Sophie Gendre, responsable du pôle Agronomie chez Arvalis. Retour sur des solutions pour atténuer la sécheresse en France.
Stratégies pour mieux gérer l’eau en agriculture et atténuer la sécheresse
« D’ailleurs, c’est la grande tendance de la décennie 2010-2020 durant laquelle l’irrigation s’est développée. Elle s’est modernisée avec la mise en place de pivots plutôt que d’enrouleurs pour des questions d’efficacité. Mais ce que qui change la donne, c’est la nature des sols et leur capacité d’infiltration du sol. Si elle est importante, alors mécaniquement, le ruissellement et l’érosion sont moindres. On peut capter le maximum d’eau et avoir un meilleur remplissage en cas de forte pluie. On peut essayer d’améliorer la réserve utile des sols avec l’agriculture de conservation des sol peut améliorer la réserve utile de 5 à 10 % sur les 50 premiers centimètres » ajoute-t-elle.
Pour les zones de grandes cultures les plus en tensions, « il faut mettre l’option diversification sur la table afin de diluer le risque » insiste Sophie Gendre. Autre levier, limiter le stress hydrique et l’évapotranspiration des plantes « en utilisant les techniques d’agroforesterie par exemple ou tenter des mélanges d’espèces, mais il ne faut pas se faire d’illusion, toutes les cultures ont besoin d’eau ! »
Elle signale aussi une autre piste, le keyline design né en Australie qui dessine et adapte les parcelles en fonction des courbes de niveau pour que le peu d’eau disponible s’écoule plus lentement ou soit mieux réparti.
Drainages, couverts…
Issu du Varenne agricole, le site Geco Ecophytopic présente douze leviers d’adaptation au changement climatique prenant en compte toutes les dimensions, de l’exploitation à l’animal en passant par la parcelle. Et constitue une vaste base de données très complète.
Il rappelle les grands principes qui régissent le cycle de l’eau et propose quelques pistes, de la réutilisation des eaux (eaux usées ou grises, eaux de drainage), le stockage de l’eau, le pilotage fin de l’irrigation… Et quand la coupe est pleine ? « La première solution technique, si l’on est confronté à un surplus d’eau, c’est le drainage des parcelles, mais jouer sur la capacité d’infiltration des sols, en agriculture de conservation des sols par exemple quand c’est possible, est un levier également efficace. »
Les cultures intermédiaires et les couverts pourraient aussi jouer un rôle, mais comme souvent la médaille a un revers. « On estime que cela peut représenter 30 mm de drainage hivernal » ajoute-t-elle. De quoi poser d’éventuels problèmes. « Quand on a un printemps très humide, les sols sont plus secs parce que l’eau est captée et cela pourrait jouer sur la recharge des nappes » prévient-elle.
Malheureusement, toutes ces techniques ont une limite, celle de l’intensification des événements météorologiques que nous connaissons.
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