La seule loi du marché ne peut plus être le seul marqueur de l’orientation stratégique de l’Europe et de la politique agricole commune (PAC) », a déclaré à la presse M. Beulin, qui a écrit aux autres syndicats agricoles européens pour demander l’organisation d’une réunion rapide après le vote en faveur d’un Brexit. Une réunion de la Copa, qui réunit les principaux syndicats agricoles européens et représente la profession, devrait d’ailleurs avoir lieu à Bruxelles aux alentours du 12 juillet, sous la présidence du Danois, Martin Merrild, a-t-il précisé.
M. Beulin a estimé que « la lisibilité du projet européen » actuel avait « beaucoup de mal à être comprise » en ce moment par ses membres, les agriculteurs. Certains d’entre eux sont d’ailleurs de plus en plus tentés de voter pour l’extrême-droite, ont montré les dernières élections nationales en France. Après avoir salué les immenses progrès de l’agriculture européenne permis par les financements de la PAC entre les années 60 et la fin des années 90, M. Beulin a regretté ses dérives « technocratiques et administratives » récentes, et estimé que la PAC avait « institué au sein de l’UE des éléments de subsidiarité et de distorsions de concurrence très dommageables », qu’il souhaiterait voir disparaitre.
L’Europe doit être au centre de la campagne présidentielle
« Je souhaite qu’une partie du débat de la campagne présidentielle se fasse sur la question de l’Europe« , a-t-il dit en précisant que la FNSEA tiendrait son congrès 2017 sur ce thème. « Et il ne suffira pas de mettre quelques rustines ici et là », a-t-il lancé à l’adresse du ministre de l’Agriculture français Stéphane Le Foll. « La PAC se résume aujourd’hui au versement d’une prime unique à l’hectare exploité, or il faut faire évoluer les pensées, on a besoin d’autres outils communs », a-t-il dit en citant en particulier son idée de création d’une « assurance collective », qui ferait partie du budget européen, et permettrait de compenser les aléas climatiques ou de marché, qui génèrent des crises agricoles à répétition.
Sur le plan national, la FNSEA prépare pour la rentrée un « argumentaire » pour ses adhérents permettant de répondre aux critiques émises par le Front national notamment. « Pour nos adhérents, nous préparons un argumentaire, une grille de lecture des programmes sur leurs grandes options, et sur l’Europe », a-t-il dit. « Et pour le gouvernement, nous préparons des propositions sur la fiscalité, les relations au sein de la filière, et la question commerciale », a-t-il ajouté.