La cuma La Verloossoise, c’est aujourd’hui 39 adhérents, 1 mécanicien et 3 chauffeurs salariés, une assistante administrative, des sections allant de la préparation de sol à la récolte, en passant par la pulvérisation et la fenaison, le tout pour un chiffre d’affaires dépassant les 800 000 euros. « Fondée en 1992, la cuma connaît actuellement un renouvellement de son équipe dirigeante, les membres fondateurs partant en retraite (il en reste 2). Nous avons donc envoyé plusieurs responsables suivre la formation de la frcuma », explique Christophe Caroux.
Gérer les situations « inconfortables » avec pragmatisme
En plus de son poste de secrétaire, Christophe Caroux est également depuis 2 ans responsable du groupe de travail pomme de terre (18 adhérents, 270 ha de culture). Un poste synonyme de suivi de l’entretien du matériel et des réparations, mais aussi d’organisation des réunions de renouvellement des équipements et d’agencement des plannings de plantation et d’arrachage. « Pour les arrachages, il faut bien sûr tenir compte des variétés et des dates de plantation, mais aussi des dates imposées par les usines (certains adhérents travaillant directement avec des industriels) avec parfois des arbitrages à faire. »
Affichant une personnalité directe, Christophe Caroux attendait de cette formation des clés pour « faire face aux situations inconfortables avec pragmatisme et recul. En cas de conflit, il faut éviter tout embrasement et parfois faire preuve de discrétion » (par exemple pour gérer un problème d’impayés). Après deux jours de formation, le bilan est (très) positif. D’autant plus qu’il « est possible de compléter ces formations avec des études de cas spécifique à la cuma avec la frcuma. »
Ferme, mais ouvert d’esprit
Une formation mise en application dans le groupe pommes de terre. « A la cuma, tous les adhérents sont en espacement de 90 cm, sauf un qui utilise un espacement de 75 cm. Initialement, on pourrait considérer que ce choix cultural d’un adhérent cause des pertes de temps (montage/démontage) pour les autres. Mais en prenant du recul, cet adhérent a été accepté dans le groupe avec ce choix technique. Le rejeter du groupe pour cette raison irait à l’encontre des valeurs de la coopération. D’autant plus qu’il a montré sa bonne volonté en effectuant des tests à 90 cm d’espacement l’an dernier. »
Ainsi, pour Christophe Caroux, un bon responsable de cuma « s’appuie sur les fondements de la coopération, il n’y a pas de privilège ni de parti pris, tous les adhérents sont égaux. Il faut être ferme mais pas trop, rester ouvert d’esprit car chaque adhérent reste un cas particulier. » Pour l’avenir de la cuma, il souhaite « que les administrateurs puissent suivre régulièrement ces formations de la frcuma. On en a besoin pour être de bons responsables ».
Cet article est issu du spécial Hauts-de-France de mai 2019.