Fin 2015, il a fallu un aléa triste de la vie empêchant la mise en œuvre des futures vendanges par leur prestataire de service historique pour que six vignerons coopérateurs, adhérents aux Celliers d’Orfée à Ornaisons, décident d’évoluer dans leur organisation.
« Cela fait plus de dix ans que nous parlons de créer une cuma. Or, comme tout se passait très bien avec notre prestataire de service pour la réalisation des vendanges, nous ne sommes jamais allés au bout de notre idée. Courant 2015, sa triste disparition nous a conduit à concrétiser notre projet de création de cuma, qui a vu le jour début 2016 », explique Christian Moirod, secrétaire par délégation de la cuma Les 6 Terroirs, à Ferrals des Corbières.
Une création qui visait en priorité à investir dans une machine à vendanger en vue d’assurer les vendanges 2016. Ce fut également l’occasion pour eux d’officialiser la mutualisation des matériels de broyage, plantation, défonçage et décavaillonnage, utilisés en commun depuis de nombreuses années.
La cuma, levier d’investissements
Outre l’investissement urgent dans une machine à vendanger d’occasion, la cuma leur a permis d’acquérir en 2016 un tracteur, une prétailleuse et un cultivateur pour un total de 150 000 €, avec une aide de 40 % sur les matériels neufs. « Sans la cuma, nous n’aurions pas investi dans ces différents matériels ainsi que ceux programmés pour 2017 », poursuit Jean-Paul Malves, le trésorier. En 2017, l’acquisition d’un Ecocep de CGC Agri pour le travail du sol, d’une girotondeuse ainsi que l’achat d’un nouveau tracteur pour près de 40 000 € sont aussi prévus.
« Avec l’Ecocep, nous voulons développer le travail du sol afin d’anticiper l’inéluctable disparition des herbicides. Plus globalement, la cuma nous permet d’investir dans du matériel performant adaptable à nos différents vignobles en lien avec la stratégie qualitative et commerciale de la cave », complète Jean-Paul Malves.
Levier d’organisation
L’autre préoccupation des six adhérents de la cuma Les 6 Terroirs, c’est la préparation de la transmission de leurs exploitations. Un enjeu crucial à prendre en compte dès à présent. D’un point de vue organisationnel, la cuma a contribué à formaliser le fonctionnement du groupe.
« Nous avions l’habitude depuis très longtemps de travailler ensemble, et tout se passait parfaitement bien. Néanmoins, la cuma a non seulement permis de répartir les différentes missions à chacun des membres, mais aussi de nous projeter dans le futur en anticipant les évolutions et la transmission de nos exploitations », complète Christian Moirod. Et pour cause.
Levier de transmission
Plus de la moitié d’entre eux ont plus de 55 ans et dans les dix ans, 30 % des Sau seront à transmettre. « La transmission des ces superficies constitue un enjeu majeur pour la structure coopérative qui, dans le contexte actuel, ne peut plus se permettre de perdre des volumes », indique Jean-Paul Malves.
Et Christian Moirod de compléter : « Grâce à la mutualisation du matériel et la réduction des coûts, la cuma est un outil pertinent au service de l’installation. Nous sommes désormais en capacité d’accueillir et d’aider un ou plusieurs jeunes ayant un projet de création ou de reprise d’exploitation viticole. » Des projets au service d’un enjeu plus global, d’ordre environnemental, garantissant l’aménagement d’un territoire en proie au développement des friches et aux risques d’incendie.
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