Anticipée, c’est parfait. Dans l’urgence, c’est une solution qui peut s’étudier. Faire ingérer, grâce au pâturage, quatre ou cinq kilogrammes de matière sèche par vache et par jour induit une réduction du besoin en correcteur azoté de l’ordre d’un kilo. Chaque jour pâturé est un peu d’économie gagnée. Et l’adage vaut pour les couverts végétaux utilisables pour cette pratique. Elle peut conduire à flécher des surfaces vers d’autres valorisations que la constitution des stocks fourragers et «on peut espérer une baisse du coût alimentaire de 10 à 20%», estime Benoît Rouillé, chef de projet en production laitière de l’institut de l’élevage.
Des conditions de portance et d’équipement
Il tempère toutefois : «C’est fonction des quantités disponibles, de la nature du couvert…» Et ce n’est pas toujours possible: «Il faut que les conditions soient bonnes, que les parcelles soient accessibles. Il ne faut pas faire n’importe quoi», la chandelle ne justifiant pas non plus d’investissements conséquents par exemple. Toutefois, l’institut identifie, dans une publication d’octobre, des peuplements intéressants pour cet usage. En guise d’exemples: «Il est possible de faire pâturer des RGI, le colza fourrager est une ressource intéressante», qui doit être rationnée lorsqu’elle est proposée aux bovins.
«Il est même possible de faire pâturer des céréales», introduit Benoît Rouillé. En respectant quelques règles, «cette pratique est compatible avec une récolte ultérieure en grains, sans que les rendements soient significativement affectés», précise la publication.