Les filières les plus touchées par ce recul du résultat net par actif non salarié sont la production de céréales et celle de lait, qui a subi de plein fouet la concurrence européenne après la sortie des quotas laitiers européens en 2015. Dans le seul secteur de l’élevage laitier, 41% des éleveurs « de plaine » basés essentiellement dans le grand-ouest et l’est de la France auraient un résultat courant négatif avant impôt, selon une estimation de l’Institut de l’Elevage (Idele) réalisée sur la base des chiffres de l’Insee. Selon cette estimation, dans ces régions, leur revenu courant annuel imposable tombe à 2.500 euros contre 14.500 euros en 2015, selon l’Idele.
Dans le Massif Central, les revenus des producteurs laitiers qui ont déjà été touchés par la crise en 2015, plongent encore avec une chute de 20% de leurs revenus, à quelque 12.500 euros en 2016. Les céréales ont subi en 2016 des accidents climatiques couplés à une baisse des cours mondiaux qui ont fait chuter de 31% la production en valeur, à 7,7 milliards d’euros, une baisse historique. Le marché de la viande bovine a été pour sa part la victime collatérale des difficultés du lait, en raison de l’augmentation des abattages de vaches laitières, dites de réforme pour faire baisser la production de lait. La production de bovins est ainsi en recul de 4,1% à 6 milliards d’euros. Par contre, l’élevage porcin s’est redressé après deux années difficiles dues notamment aux conséquences de l’embargo russe. La production en valeur augmente de 4% à 3,1 milliards d’euros. Même la viticulture a vu sa production reculer : la production en valeur de vins d’appellation d’origine est en recul de 4,3% à 9,1 milliards d’euros, tandis que les autres vins augmentent eux de 6,5% à 2,5 milliards.
Le ministère de l’Agriculture a publié de son côté les résultats économiques 2015 des exploitations. En 2015, le résultat courant par actif non salarié des exploitations moyennes et grandes a été de 25.400 euros en moyenne, en hausse de 1% par rapport à 2014. Ce chiffre cache de profondes disparités puisque le revenu des éleveurs de porc à chuté de 55% en 2015 par rapport au résultat moyen des 10 années précédentes à 13.000 euros, tandis que celui des éleveurs laitiers baisse de 28% par rapport à 2014, à 17.500 euros.
Paris, 13 déc 2016 (AFP).