«Le fourrage n’est pas fouetté, il ne prend pas de gifle. L’andaineur à peignes s’inscrit dans la continuité de notre chaine de fenaison, qui comprend en amont une faucheuse à plat pour ménager les luzernes et autres mélanges suisses», résume Alain Barbut, de la cuma du Causse en Lozère.
Reprenant l’ancien principe des râteaux faneurs, l’andaineur de la cuma se compose non pas de deux, mais de trois éléments. Les deux premiers forment l’andain et le troisième le reprend pour le positionner à gauche ou à droite de l’appareil. Cela permet de regrouper deux andains sur 15m de large.
«Lorsque le troisième élément est relevé à la verticale, il faut faire attention lors des manoeuvres dans les pentes. Le centre de gravité est haut et nous l’avons déjà renversé.»
Andaineur à peignes: une fenêtre d’intervention large
«Un inconvénient remarqué est tout de même le faible débit de chantier. Nous arrivons à faire 3ha/h. Mais l’avantage d’avoir un matériel qui soulève le fourrage en douceur est bien sûr de préserver la qualité avec, en plus, la possibilité de continuer avec la même qualité de travail sur une plage horaire plus étendue. Cela compense quelque part le débit de chantier. En tout, nous réalisons plus de 300ha/an à un tarif qui ne dépasse pas les 10€/ha.»
En revanche, suivant le type de fourrage ramassé, il arrive qu’il s’enroule sur lui-même et forme un andain relativement peu aéré. Aucune chance que le séchage continue dans ces conditions. Il faut intervenir au bon moment.
Une obligation pour l’ensilage
«Avec beaucoup d’adhérents qui font de plus en plus de légumineuses, nous avons réfléchi à l’acquisition d’un andaineur à tapis, mais le coût nous a freiné. Pour 24.000€, soit plus de deux fois moins cher, nous avons finalement fait le choix d’un andaineur à peignes travaillant sur une largeur de 7,50m», justifie Loïc Jouan, de la cuma de l’Avenir en Ille-et-Vilaine.
«L’outil demande un peu de prise en main pour trouver les bons réglages, notamment la bonne vitesse de rotation des peignes. Comme nous sommes en fauche à plat, le fourrage est souvent plaqué au sol. Il ne faut donc pas aller trop vite pour tout ramasser. Cela limite le débit de chantier, mais il n’y a pas d’érosion mécanique des feuilles par rapport à un fourrage projeté. C’est beaucoup moins agressif et on fait vraiment de la qualité.»
Un autre avantage remarqué à l’ensilage, «on ne ramasse pas de pierres et on voit la différence lors de la révision.» Même constat de la part de Sylvain Dumortier, de la cuma des Bruyères dans le Rhône.
«Par rapport à un andaineur classique, c’est le jour et la nuit. L’andaineur à peignes est même devenu les seul autorisé à travailler en ensilage. Mais il n’aime pas trop les terrains accidentés. Chacun des rotors soutenant les barres porte-dents est supporté par deux roues. Si l’une d’entre elles passe dans un creux, l’appareil est déstabilisé et ramasse moins bien. Si les peignes frottent par terre, cela peut arrêter la rotation et former des paquets. Malgré ce souci, c’est un investissement que l’on ne regrette pas.»
Rayons X
Cet article et ses données sont issus d’un travail d’enquête et d’étude économique publié dans l’univers Rayons X. Six andaineurs sont passés au scanner économique de la rédaction d’Entraid. Les voici :
Fellas Juras 801: prix d’achat et coût de détention
Krone Swadro TC 760: prix d’achat et coût de détention
Claas Liner 2700: prix d’achat et coût de détention
Kuhn GA 7501+: prix d’achat et coût de détention
Pöttinger TOP 762 C: prix d’achat et coût de détention
Vicon Andex 764: prix d’achat et coût de détention.