Les betteraviers de la CGB réunis en assemblée générale ont appris en direct que le Conseil d’Etat approuvait le projet de loi autorisant de nouveau les néonicotinoïdes, pour 3 ans. Du baume au coeur pour des planteurs qui devraient terminer la campagne avec une production de seulement 27 millions de tonnes. En 2017, au sortir des quotas, ils en avaient sorti 47 de leurs champs ! En outre, la CGB chiffre la perte à 280 millions € pour les planteurs et à 600 ou 700 pour la filière.
Des indemnisations limitées
Plus de la moitié d’entre eux auront doit à des indemnisations, mais seulement dans le cadre des « minimis ». Pas au-delà, leur a précisé le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. Ce dernier a également ajouté que l’accès aux néonicotinoïdes sera assortis de restrictions dans le choix des successions de culture. Par exemple : pas de maïs derrière une betterave (voir les conditions fixées par l’Anses).
Parmi les alternatives aux néonicotinoïdes : la génétique ?
La course aux solutions alternatives aux néonicotinoïdes est lancée et les invités de la CGB, ITB, Inrae et un semencier en ont tracé les contours. Premier axe : la génétique. La méthode qui avait permis de vaincre la rhizomanie repart en mode démultiplié. Plusieurs milliers de lignées sont en cour de criblage pur identifier celles qui pourraient présenter une résistance à l’un des trois virus coupables. Cinq des six semenciers présents sur le marché ont d’ailleurs uni leurs forces sur le projet. L’heure est au regroupement également pour les instituts techniques et la recherche.
Plus de nature
Deuxième piste : les plantes de service. Une fétuque et un ray-gras produisant des molécules insecticides ont été identifiées. Reste à savoir comment bénéficier de cette propriété.
Troisième chantier, très vaste : le biocontrôle, pour combattre les pucerons ou les virus. Un hyménoptère parasitoïde (micro-guêpe) et un champignon sont dans les tiroirs contre les premiers. Les insectes auxiliaires, comme les coccinelles ou les chrysopes, sont déjà connus. Mais en 2020, ils ont été largement dépassés. L’aménagement paysager est nécessaire pour leur faciliter la tâche : des parcelles pas trop grandes, des bandes enherbées. Autant d’éléments qui favoriseront au passage les pollinisateurs et profiteront à l’ensemble des cultures. Chez Deleplanque, on évoque aussi le transport d’auxiliaires par des drones. Enfin, la lutte chimique n’est pas abandonnée : un nouvel insecticide actif contre les pucerons serait bienvenu.
Autour de la table
Pour conclure cette AG de la CGB, la table ronde « Betteraves : 1000 jours pour trouver de nouvelles solutions face à la jaunisse » réunissait élus et chercheurs. Intervenants : Grégory Besson Moreau – Député de l’Aube – Rapporteur du projet de Loi sur les néonicotinoïdes ; Philippe Mauguin – Président-Directeur Général INRAe ; Sophie Primas – Sénateur des Yvelines – Présidente de la Commission des Affaires Economiques du Sénat ; Alexandre Quillet – Président de l’Institut Technique de la Betterave ; André Schmiesing, Chef du département phytopathologie Deleplanque-Strube ; avec le témoignage vidéo de Valérie Pécresse, Présidente du Conseil régional d’Île-de-France.
Enfin, Julien Denormandie, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation et Franck Sander, Président de la CGB, ont clôturé l’AG.