Le parcours d’Alexis Lescure-Rous a de quoi faire rêver bien des responsables de cuma: passionné d’automoteurs de récolte, surtout d’ensileuses, ce garçon a fait ses gammes dans les règles de l’art.
Le jeune Aveyronnais commence par enchaîner deux BTS, dont un alternance, puis il passe ses permis poids lourd et super lourd.
« Je rêvais de devenir démonstrateur de matériels de récolte, intégrer une ‘Team Europe’ comme celle de New Holland ».
Mais les places sont chères. Il se fait embaucher par la cuma EVG début 2008. Par mise à disposition, les responsables lui permettent de passer quelques hivers en concession aux Etablissements Cancé, à faire de la mécanique lourde.
« Nous faisions des révisions complètes de matériels de récolte. C’était génial, super intéressant, je connaissais tout le monde à l’atelier. Il m’est arrivé de passer un hiver à réviser essentiellement des lève-culs sur les moissonneuses. »
« La concession, c’est bien l’hiver, mais l’été, je ne peux pas m’empêcher de tenir un volant », dit en riant celui qui a un ADN « à 80% chauffeur et 20% mécano ».
Chauffeur depuis 14 campagnes maintenant à la cuma, il assume avec son collègue l’entretien de tout le parc matériel de cette cuma dont les activités évoluent de l’élevage vers les cultures.
« Nous, les deux chauffeurs, nous sommes les seuls à conduire les automoteurs de récolte. Nous en assurons l’entretien quotidien et annuel. Ce qui ne nous empêche pas de faire de tout: du semis, du tracteur, de l’épareuse, du télesco… »
« Les chauffeurs, on est tous un peu fous! »
« Dans notre profession de chauffeur, on est tous un peu fous. On aime bien avoir une machine propre, bien entretenue. C’est l’image de notre professionnalisme, et celle de la cuma. Quand on croise des collègues, on a envie que la machine soit impeccable! C’est aussi parce qu’on y passe beaucoup de temps. »
Alexis Lescure-Rous apprécie beaucoup de travailler dans une cuma dans laquelle « l’esprit des éleveurs » perdure malgré tout. « C’est une super mentalité. Si tu as besoin d’un coup de main pour un trajet, ils sont-là. Il te faut boire le café du matin et ils sont toujours prêts à te faire manger le midi si besoin. »
Des détails? Au contraire, bien des chauffeurs de cuma vous diront que c’est ce qui fait qu’une cuma fonctionne ou pas, que leur emploi les intéresse ou pas.
Alexis confirme: « C’est un esprit que l’on fait perdurer à la cuma EVG. Au café, l’un amène les chocolatines; si les adhérents ne peuvent pas faire à manger on va au restaurant ensemble… Et je vois bien le résultat de cette entente dans le dynamisme de la cuma. »
Les responsables de la cuma EVG ont décidé l’année dernière de vendre l’ensileuse de la cuma, diminution des surfaces dédiées à l’élevage oblige.
La cuma travaille désormais en intercuma avec la cuma audoise de la Montagne Noire, qui lui met à disposition son ensileuse. Alexis, ce jour-là, part pour faire l’entretien de cette ensileuse bien équipée.
Finalement, il ne perd pas au change: « lors de la dernière campagne, j’ai fait 30% des heures sur l’herbe. Rien que ça, ça faisait davantage que toutes les heures de l’année précédente réunie! Et je n’ai pas encore attaqué les maïs! », dit-il avec gourmandise.
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