Le Centre Antipoison et de Toxicovigilance Grand Ouest souhaite rappeler les dangers d’interventions sans protection dans les fosses à lisier ou dans les silos à grains. La fermentation de matières organiques par les bactéries dégage plusieurs gaz (gaz carbonique, ammoniac, hydrogène sulfuré, notamment). Il ne faut pas se fier à l’odorat qui est rapidement paralysé par l’hydrogène sulfuré.
Ces gaz s’accumulent particulièrement dans les parties basses non ventilées et prennent la place de l’oxygène dans l’air ambiant. L’inhalation peut entraîner la mort en quelques secondes. Il ne faut donc jamais descendre dans une fosse à lisier – même vide – sans précaution.
Des précautions s’imposent
Pour les professionnels qui doivent obligatoirement descendre dans la fosse, des précautions s’imposent :
Intervention par du personnel formé et protégé de manière strict,
• Prévoir des appareils respiratoires autonomes isolants pour certains travaux de courte durée à caractère exceptionnel ou les interventions d’urgence. Les petits masques à gaz traditionnels sont inefficaces,
• Information et formation régulière des salariés sur les risques encourus, en particulier sur les conditions d’exposition accidentelle, et sur les moyens de s’en prémunir,
• Utiliser des détecteurs de gaz fixes ou portatifs qui permettent d’avertir les salariés lorsque les seuils d’alerte sont atteints. Contrôler régulièrement le bon fonctionnement de ces appareils à l’aide de gaz étalons pour ne pas être faussement rassuré par un appareil défectueux,
• Ne jamais travailler seul : une autre personne doit surveiller de l’extérieur celui qui serait obligé de descendre dans la fosse, et pouvoir alerter en cas de malaise,
• Ne jamais utiliser une bougie pour tester la composition de l’air : le risque d’explosion est important.
En cas d’accident
En cas d’exposition accidentelle : appeler le 15 et prévenir le Centre Antipoison (Grand Ouest : tél. 02 41 48 21 21). Faire évacuer la victime de la zone polluée par des secouristes formés, avec des protections respiratoires, pour éviter l’intoxication collective, et la transférer en milieu hospitalier.
Deux exemples récents d’accident relevés par Entraid’, dans la Manche et en Lozère.