La fédération des Cuma Bretagne Ille Armor a organisé récemment une matinée sur le thème «La bonne dose au bon endroit, la modulation, on en parle». Deux experts du semencier Dekalb, Laurent Coutey et Simon Den-Haerinck, y ont présenté leurs essais et leurs préconisations en matière de densité de semis. Depuis 5 ans, Dekalb mène en Europe des travaux sur la densité de semis et son adaptation au potentiel du sol. Ils ont d’abord montré que toutes les variétés ne réagissent pas de la même manière à un changement de densité de semis. Certaines dites «flexibles», s’adaptent relativement bien. D’autres appelées «à positionner» demandent une valeur particulière. Enfin, il y a les variétés qui «répondent à la densité».
Adapter la densité au potentiel
Dans un premier temps, le semencier en a donc tiré des préconisations de densité pour chacune de ses variétés, en fonction du potentiel du sol. Dans le cas des maïs fourrage, il s’y ajoute une prise en compte de la place du maïs dans la ration. En effet, la teneur en amidon ne répond pas forcément à l’identique du rendement, et la proportion fibre/énergie peut varier à l’arrivée.
Moduler gagnant 8 fois sur 10
Dans un second temps, les équipes de Dekalb ont testé la modulation de densité de semis à l’intérieur des parcelles, chez des agriculteurs. La parcelle est divisée en zones de potentiel différent, à partir d’analyses et de l’expérience de l’exploitant lui-même. Et la densité est ajustée à chaque fois en fonction de son comportement. Sur 2 années, 8 essais sur 10 ont conduit à un gain de rendement avec la modulation. Le supplément de marge obtenu se chiffre à plusieurs dizaines d’euros à l’hectare. C’est le résultat du croisement entre «notre connaissance de la génétique et la connaissance de la parcelle de l’agriculteur», expliquent les experts de Dekalb.
Quel équipement ?
En face de la marge, il faut mettre le coût du semoir. Là, tout dépend si l’utilisateur est déjà équipé pour la modulation. On sait bien que les ventes de semoirs monograine avec entrainement électrique et coupure de rangs par GPS commencent à être significatives, en particulier dans les Cuma, Eta et grandes exploitations. Le premier pas est déjà fait. Il reste à chiffrer ce que coûte l’expertise sur les parcelles.
Un seuil de rentabilité
Au dernier Salon aux Champs, le service agronomie de la coopérative D’Aucy a fait part de son expérience et de ses projections dans ce domaine. Premier point: «La coupure rang par rang permet une économie de semence comprise entre 1 et 6% en fonction de la forme et de la taille de la parcelle.» Sur une base de 3,5%, le surcoût du semoir et du GPS se rentabilise à partir de 180 ha semés par an, a calculé D’Aucy, qui poursuit: «Sur la base de nos résultats d’essais, la modulation permet un gain de l’ordre de 20€/ha (coût du service compris), ce qui rend le semoir combinant coupure de sections et modulation d’être plus rentable que le semoir mécanique dans toutes les situations.» On part ici d’une carte de modulation réalisée sous forme de prestation par la coopérative, pour 14€/ha.
En complément: la modulation vue par Kuhn, le point sur la coupure de rangs par GPS dans l’Ouest.