Que faut-il penser de l’intercep à lame du constructeur Aguilar Bernardoni ? Voici les avis d’un viticulteur utilisateur de cet outil mécanique et celui d’un pool de techniciens du réseau cuma, de l’IFV et des chambres d’agriculture.
Les caractéristiques techniques de l’outil
L’avis du technicien
Les lames sont efficaces sur des adventices ayant un système racinaire peu développé. Différentes longueurs de lames sont disponibles chez Aguilar, permettant de s’adapter à l’écartement entre les souches sur le rang. Un cure-cep se trouve à l’extrémité de la lame, permettant un travail du sol au plus près du cep.
Le réglage de la profondeur se fait grâce à deux roues de terrage situées de chaque côté du châssis. Cet outil à lame fonctionne par commande hydraulique avec un effacement par parallélogramme. L’ajout d’une centrale hydraulique permettra d’éviter le laminage de l’huile du tracteur (viscosité de l’huile modifiée, perturbant son écoulement et pouvant causer des échauffements des circuits hydrauliques).
L’avis de l’utilisateur
Le domaine viticole se trouve sur la commune de Tavel (30) et s’étend sur 90 ha sur des sols variés (galets roulés, cailloux blancs concassés, alluvions et sables avec galets). Le viticulteur a fait le choix d’utiliser en complémentarité des décavaillonneuses et lames Aguilar.
« Je chausse la vigne en octobre, avec une charrue décavaillonneuse, puis je déchausse au mois de mars, à une vitesse d’avancement de 2,5 km/h. J’utilise ensuite l’outil à lames durant le printemps et l’été pour désherber le rang sur des adventices au stade plantule à une vitesse de 3,5 à 4 km/h. » Les lames sont équipées de dents permettant un meilleur brassage du sol. « Je règle l’angle par rapport au sens d’avancement à 33 degrés afin de remuer un maximum de terre. » Selon le viticulteur, cet outil à lames est robuste et simple d’utilisation. Néanmoins, il souligne une certaine fragilité du palpeur et de son support. Pour les plantiers, un tuteurage avec des tuteurs en fer de diamètre 6 ou 8 sont obligatoires.
Points forts
- Le poids de l’ensemble permet une meilleure pénétration dans le sol
- Lubrifiant biodégradable
Points faibles
- Le poids de l’ensemble peut être limitant avec un tracteur de faible puissance
Cette fiche technique est issue d’un dossier technique composé de 23 fiches publié par la fédération régionale des cuma d’Occitanie pour aider les vignerons à s’orienter dans le choix des outils interceps pour le désherbage mécanique sous le rang.
L’ensemble de ces fiches est à retrouver dans le dossier technique en ligne : Comment choisir ses outils interceps de désherbage mécanique.
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les fédérations de cuma, les chambres d’agriculture et l’Institut Français de la Vigne et du Vin. Les membres du groupe de travail sont:
- Loïc Pasdois, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de la Gironde; Christophe Gaviglio, chargé des expérimentations sur les matériels viticoles et les alternatives au désherbage chimique sous le rang de l’Institut Français de la vigne et du vin,
- Emmanuel Colin, conseiller agroéquipement de la fpcuma Méditerranée (Hérault, Gard, Aude, Pyrénées Orientales),
- Raphaëlle Poissonnet, animatrice agroéquipement viticole de la fdcuma du Gers,
- Marc-Antoine Beauvineau, animateur agroéquipement viticole de la fdcuma de Gironde,
- Christophe Auvergne, conseiller agroéquipement viticole de la chambre d’agriculture de l’Hérault,
- Coordination: Marie-Flore Doutreleau, chargée de mission agroéquipement et agroécologie de la frcuma Occitanie.