OGM ou pas OGM ? La Commission Européenne aurait dû rendre son analyse fin 2015, mais a pris du retard. Le secteur de l’ingénerie génétique, très prometteur pour l’agrobusiness est plutôt soutenu par la Commission, qui y voit « une nécessité pour faire face à la croissance de la population et au changement climatique.» A l’heure actuelle, ces nouvelles techniques de sélection ne sont pas déployées commercialement dans l’UE, mais déja très utilisées par le secteur de la recherche dans le monde entier. L’analyse attendue ce printemps doit faciliter l’harmonisation des politiques sur les nouvelles techniques de sélection des semences, dans tous les États membres. Au final, ce sera la Cour de justice européenne qui fournira un avis définitif et contraignant sur l’interprétation du droit européen .
L’Europe pionnière de la sélection des plantes
L’enjeu est colossal. L’industrie européenne de sélection des plantes est pionnière en matière l’innovation et concentre une grande partie de la recherche mondiale. Sa valeur marchande est estimée à 8,6 Mds €. Ce secteur se déploie au travers de plus de 7000 entreprises en Europe, surtout des PME. Celles-ci entendent protéger la réputation des nouvelles techniques de sélection des semences. Selon leur porte-parole, «la rentabilité de nombreuses entreprises dépend de ces techniques et seules les plus grandes entreprises pourront se permettre de déménager leurs laboratoires et centres de recherche et développement à l’étranger si les nouvelles techniques de sélection tombaient sous le coup de la directive 200/18/CE, sur les OGM.» En attendant la décision de la Commission Européenne, les lobbies de chaque bord ne désarment pas. Et les citoyens, comme les agriculteurs, attendent le verdict. A suivre.