Le recours contre la cellule Déméter a été déposé vendredi devant le tribunal administratif de Paris.
Cette « cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole », mise en place mi-décembre, constitue « une pression » sur les associations dénonçant les méthodes de l’agriculture industrielle, fait valoir François Veillerette, de Générations futures, à l’AFP.
Selon le ministère de l’Intérieur, cette cellule permet « d’améliorer notre coopération avec le monde agricole et de recueillir des renseignements », « de mieux connaître les groupes extrémistes à l’origine des atteintes et de pouvoir anticiper et prévenir leurs actions ». Elle permet aussi « de pouvoir gagner en efficacité par des actions et des enquêtes mieux coordonnées ».
Pollinis et Générations futures y voit « un dispositif de surveillance dont les contours sont dangereusement flous », selon un communiqué. La cellule Déméter viserait des « actions de nature idéologique, y compris de simples actions symboliques de dénigrement du milieu agricole qui relèvent de la liberté de penser et d’expression », dénoncent les associations.
Juridiquement, pour qu’il y ait dénigrement, « il faut être dans une position de concurrence », explique M. Veillerette. Appliquée à l’activité d’associations environnementales, cette notion lui paraît « fantaisiste ».
Dans ce recours, l’avocate Corinne Lepage qui défend les associations dénonce « l’atteinte à la liberté de communication et au secret de l’instruction et des enquêtes » et « la rupture d’égalité entre les syndicats agricoles représentatifs et la délégation grave des missions de police administrative à des acteurs privés », selon le communiqué.
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