Le nombre d’agriculteurs diminue, y compris dans les cuma. Dans ces conditions, certaines d’entre elles peinent à réunir suffisamment d’adhérents pour investir. Ce constat est posé en Corrèze comme dans plein d’autres territoires. Le chiffre de 118 cuma corréziennes en activité a plutôt tendance à s’éroder. Tous les ans, la fédération des cuma en dissout 2 ou 3. Mais certaines d’entre elles préfèrent anticiper les difficultés à venir, en préférant s’associer. Exemple de fusion de cuma: la cuma de Besseynac et celle d’Arnac Pompadour en 2020.
C’est aussi la décision de la cuma de Sarran qui va unit son destin avec sa voisine de Rosiers d’Egletons. Pascal Monédiere, le président de la cuma de Sarran s’en est expliqué le 10 février à l’Assemblée générale de la fdcuma : «nous sommes une cuma d’une trentaine d’adhérents au total. Nous avons des matériels pour le fourrage telle qu’une enrubanneuse, quelques matériels de travail du sol et de petits matériels, ainsi qu’un bâtiment en location. Soit 25.000€ de chiffre d’affaires par an. Depuis quelques années, nous avons de réelles difficultés à mener à bien certains projets d’achats car les adhérents intéressés sont trop peu nombreux. Or, la cuma voisine qui fédère également le même nombre d’adhérents environ, connaît les mêmes difficultés! Nous avons donc choisi d’unir nos forces. D’autant plus qu’une dizaine d’agriculteurs adhèrent déjà aux deux cuma».
Fusion de cuma: du tonus en plus pour investir!
A la faveur de ce regroupement, les cuma de Sarran et Rosiers d’Egletons ont réinvesti avec l’aide du dispositif PCAE: tracteur de 160ch avec combiné de fauche, enrubanneuse, affûte-pieux, boudineuse à céréales, semoir de semis direct… La nouvelle cuma voit plus loin et songe désormais à un projet de bâtiment. Elle est même parvenue à intéresser 2 à 3 nouveaux agriculteurs.
«Ces rapprochements entre cuma apparaissent inévitables dans quelques années.»
Avenir menacé pour les cuma fermées?
A quoi cela sert en effet de maintenir des structures si elles n’ont plus d’activité? J’observe que c’est surtout les cuma assez «fermées sur l’extérieur» qui rencontrent généralement le plus difficultés pour perdurer. A un moment donné, quand on laisse quelqu’un sur le bord de la route, il n’est pas sûr qu’il soit toujours là quand on repasse…» analyse Marie-Hélène Herbert, animatrice de la fédération des cuma.
«Il ne faut jamais définitivement fermer la porte, car si on dit un « non » définitif à une demande d’un agriculteur potentiellement intéressé pour rejoindre la cuma sur un matériel précis, il arrive que celui-ci se détourne définitivement de la cuma» juge Ubald Chenou, président de la fédération des cuma qui invite à toujours laisser la porte entrouverte, en examinant toutes les possibilité de répondre aux différentes sollicitations des agriculteurs. Pourquoi pas par l’intermédiaire d’intercuma quand c’est possible…
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