Pour maîtriser leurs charges, certains font le choix d’assurer eux-mêmes la conduite du matériel. «Nous étions un groupe d’éleveurs intéressés par une désileuse automotrice pour gagner en efficacité de la ration et en temps de travail, explique Jean-Claude Racouët, de Pleucadeuc. Notre première étude économique a montré que, pour payer un salarié sans faire flamber les coûts, il fallait diluer notre investissement sur 4 millions de litres. Nous n’avions pas une telle production sur un périmètre raisonnable». Le groupe revoit donc sa copie pour alléger les coûts. Les quatre éleveurs de la cuma «La Pierre Méha» décident d’assurer à tour de rôle la conduite de leur désileuse automotrice. Depuis 2008, chacun à leur tour, les éleveurs prennent en charge la machine le mardi et assurent l’alimentation des quatre troupeaux pendant une semaine. «Le coût du désilage est maîtrisé. Chez moi, il est de 550 €/mois pour une production de 450000 litres, chiffre Jean-Claude Racouët. A technique équivalente, en individuel il me faudrait un chargeur et un bol mélangeur, ce qui serait plus cher. Et j’aurai la distribution à faire tous les jours». Si la conduite représente une astreinte, elle reste raisonnable, 2h à 2h30 en hiver pour 250 vaches nourries. Elle diminue à 25 minutes en été pour les deux élevages qui ne ferment pas leurs silos. «Conduire nous-mêmes nous permet de gagner en souplesse car on peut se remplacer facilement et en qualité, car on apporte le même soin d’éleveur aux autres troupeaux qu’au nôtre».
Compresser les coûts
C’est dans le même souci de maîtrise des coûts que la cuma «La laissez-dire», de Limerzel, confie depuis 1995 la conduite de ses tracteurs aux adhérents. «Ça nous revient à 15 €/h», apprécie Pierre-Yves Brohan. Le groupe tracteurs réunit 13 exploitations sur la cinquantaine que compte la cuma. L’an dernier, il est passé de 2 à 3 tracteurs, tous de la même puissance, pour répondre aux nouveaux besoins, notamment de 3 JA. «Pour l’instant, il n’y a pas de demande d’avoir un chauffeur car la plupart des adhérents sont en gaec et arrivent à s’organiser pour assurer la conduite», relate Olivier Mahé, le président de la cuma. En plus de la maîtrise du coût, c’est la confiance réciproque qui permet à ces groupes de fonctionner.