Rencontre avec Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa, pour faire le point sur la production actuelle d’engrais azotés.
Comment se portent les six usines françaises de production d’engrais azotés ?
Florence Nys : Les usines productrices d’engrais azoté françaises ont globalement repris leur cadence habituelle. Elles tournent et s’adaptent à la demande qui évolue chaque jour. L’approvisionnement en gaz des usines est pour le moment assuré. Toutefois, il faut être conscient que le gaz utilisé pour fabriquer de l’azote provient de la Russie. Concernant les livraisons et acheminements de la marchandise vers les distributeurs et les agriculteurs, elles sont assurées. Il n’y a pas de pénuries d’engrais azoté en ce moment.
Vers quels types d’engrais se tournent les agriculteurs français cette année ?
F. N. : Les agriculteurs français, habitués à acheter de l’engrais azoté sous forme d’ammonitrate se sont davantage tournés cette année vers l’urée. Le prix moins élevé de cette formulation a motivé ce changement. Toutefois, l’urée n’étant pas fabriquée en France, ce type d’engrais est forcément importé. Par ailleurs, les performances agro-environnementales sont différentes, notamment sur le potentiel taux de protéines en céréales, par exemple.
Comment se profilent les prochains mois pour les industriels ?
F. N. : La situation des industriels n’est pas facile tant elle est inhabituelle. Ils ont peu de visibilité quant à la commercialisation de leur engrais ou à leur approvisionnement en gaz. Ils travaillent en flux tendu et ajustent leurs productions au jour le jour. D’autant plus qu’en ce moment, le marché de l’engrais azoté comme ceux du phosphore et de la potasse sont plats. Peu d’affaires sont réalisées en ce moment, alors que d’habitude c’est une période assez dense. La filière reste donc dans l’attente.
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