A l’Assemblée nationale, on se préoccupe des pulvérisateurs. Un rapport d’information sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques met en lumière la vétusté des matériels employés pour le traitement des cultures. D’après les chiffres du rapport, il apparaîtrait que les pulvérisateurs utilisés en agriculture souffriraient d’une moyenne d’âge, d’ailleurs très approximative, de 20 à 25ans. Les secteurs de l’arboriculture et de la viticulture étant ceux où la vétusté des pulvérisateurs serait la plus élevée. Alors info ou intox?
Les bons chiffres
Le Groupement d’Intérêt Public «Pulvés» (GIP Pulvés), en charge du contrôle technique des pulvérisateurs dont le dispositif est en place depuis 2009, s’inscrit dans le cadre du plan Ecophyto piloté par le ministère de l’Agriculture. Il est donc tout à fait pensable de dire que le GIP Pulvés détient des chiffres fiables. Au 1er janvier 2018, après 9ans de contrôles obligatoires, où seuls les pulvérisateurs de plus de 5 ans sont examinés, il apparaît que l’âge moyen des pulvérisateurs est plutôt de 14ans et non pas de 20-25ans. Les contrôles permettent aussi de dire que la moyenne d’âge des pulvés en viticulture et en arboriculture est respectivement de 13ans et 5mois et de 14ans et 1mois. Comparativement, les pulvés grandes cultures contrôlés ont un âge moyen de 14ans et 6mois.
Une prime à la casse pour certains…
Hors considération du travail de l’Assemblée nationale sur l’âge du parc des pulvérisateurs, le rapport préconise d’instaurer «une prime à la casse pour le remplacement du matériel de pulvérisation des produits phytopharmaceutiques ayant 25ans d’âge», ce qui représente 7,9% du parc. Une évaluation du coût de cette mesure sera chiffrée par l’Irstrea. Ce programme de renouvellement mis en place par l’Etat devrait s’étaler sur une période maximale de 5ans mais rien n’est encore décidé.
… une incitation financière pour d’autres
Plutôt qu’une prime à la casse, l’Axema, syndicat français des industriels de l’agroéquipement, propose des classer les pulvérisateurs, d’ici fin juillet 2018, avec un système de points en fonction des technologies embarquées pour la réduction d’utilisation des produits phytos, la réduction de l’impact sur l’environnement ou la protection de l’utilisateur et du voisinage. Le projet ressemblerait un peu au système de classification des appareils électroménagers. Si lors du renouvellement du pulvérisateur, le nombre de points du matériel acheté est supérieur à celui de l’appareil vendu, une incitation financière sous forme de prime pourrait être proposée à l’agriculteur.
Souhaitons simplement que le prix des matériels n’augmente pas proportionnellement aux aides reçues… A suivre.