[Témoignage] Tombé de l’échelle !

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[Témoignage] Tombé de l’échelle !

Cuma de Cornille : Francis Petit entouré par une partie de son équipe.

C’est la malencontreuse mésaventure qui est arrivée à Francis Petit, président de la cuma de Cornille.

Résultat: sept mois d’immobilisation, dont trois sans mettre le nez dehors, avant d’être autorisé à conduire de nouveau, et une rallonge à 12 mois pour être bien consolidé. Comment faire face à la lourde charge d’un élevage de 30 vaches laitières quand on est tout cassé, immobilisé sur un lit d’hôpital puis à la maison, avec la perspective d’une longue convalescence ?

«Il a fallu mettre en place une organisation sans faille.» Francis est adhérent du groupement d’employeurs du Brantômais et a pu bénéficier des services d’un salarié qui intervenait pour l’alimentation et les soins quotidiens aux animaux. «Sauf les week-end où cette tâche était dévolue à mon fils au retour du lycée. Mon épouse et ma mère ont assuré la traite deux fois par jour. Tout le monde était au travail, sauf moi !» Le salarié, qui devait intervenir sur d’autres exploitations, pouvait ainsi s’organiser sans être totalement bloqué sur la seule exploitation de Francis qui languissait… car ce fut long, très long.

«Sur le plan financier, les choses ont été calées grâce à la participation MSA et aux indemnités journalières de mon contrat d’assurance, même si ça ne couvrait pas tout à fait l’intervention du salarié.»

Les adhérents de la cuma ont assuré tous les travaux de culture

Sur une aussi longue période, celle d’un cycle complet semis-récolte, d’autres travaux importants devaient aussi être assurés. «Et… ils étaient tous là ! Les adhérents de la cuma de Cornille dont je suis président. Un groupe parmi les 26 s’est mobilisé et a assuré tous les travaux de culture, du semis à la récolte. Une fois les outils attelés, chacun leur tour, ils sont allés de leurs champs aux miens et tout le travail a été assuré en temps et en heure. Heureusement qu’ils étaient là !»

Francis le sait, une année entière sans pouvoir assurer les travaux essentiels, c’est carrément la survie de l’exploitation qui est en jeu. «Je ne pourrais jamais assez les remercier. Les savoir là m’a sécurisé car, du fond de mon fauteuil, j’avais le temps de calculer, c’était long ! Ils venaient me rendre compte de l’avancée des travaux et de la bonne marche de l’exploitation tous les deux jours environ, me taquiner aussi pour me remonter le moral, et… ça n’a pas de prix !»

Une expérience humaine riche, une solidarité exemplaire qui a contribué à souder le groupe. Pour l’anecdote, Francis se souvient en riant de son gentil voisin anglais, venu lui rendre visite et lui proposer de le conduire voir l’état de ses champs avec sa voiture. Invitation déclinée par Francis qui craignait pour son image et pour le véhicule à travers champs. Evidemment…, c’était une Rolls !


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