Dans son bilan conjoncturel 2015, Agreste résume ainsi la situation: «Les conditions climatiques de l’automne 2014 à l’été 2015 ont eu des effets très contrastés sur les grandes cultures. Les cultures d’hiver ont eu des rendements élevés, contrairement aux cultures récoltées à l’automne, qui ont souffert de la sécheresse et de la canicule estivale. Dans un contexte mondial d’abondance en céréales et de stagnation des échanges mondiaux, le niveau record des disponibilités françaises en blé pourrait exercer une pression baissière sur les prix.»
Blé tendre : une production record
La production de blé tendre a atteint 41 millions de tonnes, un record ! Ce résultat s’explique à la fois par une progression de 3,1% des surfaces et par un rendement moyen amélioré de 6%. «Selon l’enquête FranceAgriMer/Arvalis, la production française de blé tendre est de bonne qualité. Les blés ont une bonne aptitude à la panification, des poids spécifiques élevés et un faible taux d’humidité. En revanche, le taux de protéine ne progresse pas et reste comparable à celui de la campagne précédente (11% contre 11,1%). Ces différents critères permettent de satisfaire aux conditions exigées par les importateurs des pays tiers dans leurs cahiers des charges», est-il précisé dans le bilan.
Maïs : en forte baisse
Le maïs grain, pour sa part, a souffert des conditions météorologiques. La récolte française chuterait de 28% par rapport à la campagne précédente. Le recul de production s’explique aussi par une diminution de 11% des surfaces.
Des prix volatiles
En ce qui concerne les prix, la volatilité était à l’œuvre en 2015. Une «forte hausse des cours des céréales et des oléagineux» a été observée entre la fin juin et début juillet, en relation avec les aléas climatiques. Les cours sont ensuite repartis à la baisse, d’août à septembre. Deux explications: l’amélioration des conditions climatiques, notamment en Amérique du Nord, et l’inquiétude relative au ralentissement de l’économie chinoise. «Les cours du blé tendre ont pâti de stocks abondants au niveau français et mondial, alors que ceux du maïs ont été soutenus par une récolte en retrait», résume Agreste.