La pétition sera officiellement remise à la ministre de l’Environnement », a indiqué à l’AFP l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf), à quelques jours du passage en 2e lecture à l’Assemblée nationale du texte sur la biodiversité. « Une bataille féroce se déroule en ce moment même pour interdire les néonicotinoïdes, ces pesticides neurotoxiques qui déciment chaque année 300.000 colonies d’abeilles en France », souligne la pétition. Le texte, porté par l’Unaf, des ONG écologistes (Fondation Hulot, Générations futures, Greenpeace, Agir pour l’environnement, etc.), ainsi que des organisations comme Avaaz et SomeOfUs, a été signé par 600 à 700.000 personnes. Cette fourchette prend en compte les possibles doublons.
Ces dernières années, la production de miel s’est effondrée en France, du fait d’une mortalité annuelle accrue des abeilles (autour de 30%). D’environ 30.000 tonnes il y a 20 ans, la production est passée à 15.000 en 2015.
Vers une interdiction en 2018 ?
Mercredi, en commission, les députés ont voté l’interdiction des néonicotinoïdes à l’horizon 2018, comme ils l’avaient fait en 1ère lecture. Le vote en séance publique interviendra la semaine prochaine. Le Sénat avait lui supprimé cette date butoir au profit d’une diminution progressive, sans date limite pour une interdiction. La suppression d’ici deux ans de ces substances a reçu le soutien de Ségolène Royal mais pas celui de Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture.
Les néonicotinoïdes font l’objet d’un moratoire partiel en Europe depuis fin 2013: trois molécules (l’imidaclopride, la clothianidine et le thiaméthoxam) sont interdites sur la plupart des cultures (tournesol, maïs,colza) sauf les céréales à paille d’hiver et les betteraves. L’Allemagne a étendu le moratoire aux céréales à paille d’hiver.