Les cuma ont des adhérents. Ils sont plus de 11.900 sur le Calvados, la Manche et l’Orne. Elles recrutent aussi des salariés. C’est donc qu’elles savent être attractives. Et la FCNO entend cultiver et développer cette aptitude de ses groupes. Sur les trois départements de son territoire, les cuma embauchent déjà près de 140 salariés permanents. Sur une décennie, ce contingent a progressé de 75%. «En 2021, nos cuma ont généré 13 créations d’emploi net», relève Nathalie Pignerol, animatrice emploi.
La cuma des Jonquilles fait partie des ces coopératives qui ont recruté. Elle illustre d’une part l’intérêt d’installer un groupement d’employeurs, et d’autre part que la tendance devrait perdurer: «Nous avons changé l’ensileuse. C’est pour pérenniser le service que nous avons souhaité créer cet emploi. Trois adhérents se sont aussi engagé dans le groupement pour compléter le poste.» Dominique Leblatier, le président de la cuma manchoise analyse déjà: «Nous allons à mon avis très rapidement arriver au second emploi.»
Le 1er mars dernier, la FCNO tenait donc son assemblée générale. Cette année, elle présentait notamment à ses adhérents ces orientations de son travail impulsées lors d’un séminaire normand. Outre l’attractivité des groupes de proximité, les responsables élus et les salariés de la structure ont pointé leur ambition «d’être leaders sur nos domaines de compétences», expose le directeur Étienne Fels en prenant «le machinisme» en premier exemple.
Des besoins latents émergent
«En agro-équipement, nous intervenons à différents niveau, avec un conseil technique et surtout, neutre», rappele Florian Frémont. L’équipe évoque les enseignements en matière de récolte d’herbe ou à propos des semoir mono-graines. «Les journées de diagnostic que nous mettons en place plaisent aux participants», poursuit l’animateur qui retient un chiffre de ces réunions de terrain. «100% des semoirs mis en service au printemps ont au moins un défaut.»
La modernisation des organisations d’épandage n’est pas en reste. Frédéric Lavalou, référent dans ce domaine, exprime l’enjeu d’accompagner l’évolution des mentalités. De ‘rouler le lisier’, l’objet du chantier «devient de valoriser le lisier.» En face, des cuma apportent leur projet concret. Certaines envisagent la mutualisation de leur activité qui apporteraient une réponse à l’échelle du territoire. On voit que ces questionnements créent des dynamiques.» Ces groupes s’interrogent assez vite sur l’emploi ou la création de bâtiment…
Ainsi le propos fait écho au discours du président Rodolphe Lormelet. Alors que la fédération s’est engagée aussi à aller vers «les cuma qu’on ne voyait pas», elle y constate parfois «une dynamique un peu de récession. Pourtant, on voit qu’il ne faudrait pas grand’chose pour que ça reparte. Un projet tracteur, de création d’emploi… et ça peut être toute une démarche qui se relance, au service de la compétitivité de nos exploitations. Les cuma sont un lieu pluraliste d’échange. Elles sont aptes à avoir des projets. Nous sommes là pour vous accompagner. N’hésitez pas.»
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