Par rapport à l’année précédente, le ministère en charge des secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt et de l’aquaculture disposera d’une capacité d’action identique à celle de l’an dernier, soit 4,8Mds€. C’est la proposition de budget avancée dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2021. S’ajoute à ces montants les crédits complémentaires prévus dans le cadre du plan de relance à hauteur de 1,2Mds€ programmés en 2021 et 2022, pour faire face aux effets de la crise.
Agroécologie, bio
Dans le détail, certaines lignes évoluent sensiblement. Sans surprise, le tournant agroécologique voulu par les pouvoirs publics est confirmé. L’objectif d’atteindre 15% de la SAU en bio en 2022 est réaffirmé. Le gouvernement poursuit également son accompagnement au renouvellement des générations avec notamment le financement de la DJA, tout en redoublant d’efforts sur la formation des jeunes considérée comme une priorité.
Parer aux risques sanitaires
Le projet de loi de finances 2021 prévoit une augmentation de 5,4% des moyens dédiés à la sécurité animale et végétale et à la qualité sanitaire des aliments. Ce qui signifiera davantage de contrôles tout au long de la chaîne alimentaire. Certains dangers étant particulièrement pointés du doigt tels que la lutte contre les bactéries indésirables (ex: Xylella fastidiosa) ou les maladies animales persistantes (ex: tuberculose bovine). Les services du ministère seront mobilisés aussi sur la maîtrise des phytos avec notamment la sortie du glyphosate, et en aval sur le développement des circuits courts (objectif de 50% de produits de qualité ou locaux dans la restauration collective).
Les inconnues Covid-19 et Brexit
Il est est difficile de savoir si ce budget sera la hauteur des nombreux défis qui se posent à l’agriculture. Citons en particulier l’épidémie de Covid-19 qui n’est malheureusement pas terminée et dont on ne sait pas encore quel sera son impact réel sur la consommation des ménages, y compris en matière d’alimentation. D’autre part, la PLF «prend en compte la possibilité d’une sortie du Royaume Uni sans accord en préservant la capacité du ministère à recruter 320 agents pour rétablir les contrôles sanitaires aux frontières si nécessaire.» Une éventualité qui viendrait assombrir les perspectives de reprise économique et perturber davantage un certain nombre de filières agricoles.