Le réseau comptable AS et les chambre d’agriculture de 10 départements du Grand Ouest ont décortiqué les revenus agricoles 2018 de 3 0000 exploitations, toutes productions confondues
Après une année économique maussade en 2017, les revenus des exploitations agricoles ont connu une légère embellie en 2018 selon l’étude déployée par le réseau comptable AS et les Chambres d’agriculture de 10 départements de Normandie, Pays de Loire, Centre et Poitou-Charentes. Le spectre d’observation a porté 3 000 exploitations, issues de toutes les filières de production. Certaines exploitations avec des salariés et d’autres non.
Bonus pour les tranches supérieures
Le résultat courant calculé sur l’échantillon atteint 22 300 €/UTA (Unité de Travail Agricole). L’amélioration concerne toutes les entreprises agricoles. Mais ce sont surtout les tranches de revenus habituellement supérieures à 15 000 € par UTA, qui tirent leur épingle du jeu. A l’autre extrémité du panel, la proportion des exploitations avec un revenu / UTA négatif diminue de 29% à 17%. Ce qui reste encore désespérément élevé !
Grosses différences entre productions
Avec 365 €/1000 litres en 2018 (contre 313 € en 2017), les cours du lait ont généré une bouffée d’oxygène pour les éleveurs laitiers dont le revenu/UTA progresse à 22 000 €/UTA. Pour les éleveurs de bovins-viande, l’année 2018 s’inscrit dans la continuité des années précédentes avec un niveau de revenu de 13 à 15 000 €/UTA, tout comme les aviculteurs à 20 200 €/UTA. Ce sont surtout les éleveurs ovins et plus encore les éleveurs caprins qui profitent de l’embellie. Ces derniers affichant un revenu de 35 100€/UTA. 18 200 € pour les éleveurs ovins. En revanche, c’est la douche froide pour les éleveurs de porcs qui passent d’un revenu de 41 000/UTA en 2017, à 20 000 €, en raison d’une dégringolade des cours.
Un peu mieux pour les céréales
Les producteurs de céréales pouvaient difficilement faire pire qu’en 2017 avec un revenu moyen négatif évalué à – 4500 € dans l’échantillon étudié. Ils passent à 14 500 € en 2018. Loin derrière les horticulteurs, les arboriculteurs, les maraîchers et les viticulteurs dont les revenus atteignent 42 400 €/UTA en Val-de-Loire et pas moins de 53 100 € en Cognac.
Davantage d’imprévisibilité
Tumulte des cours ou/et aléas climatiques, perturbent de plus en plus les performances des exploitations. En porc, les cours 2019 ont repris de la vigueur, à l’inverse du coup de mou observé ces dernières semaines en céréales. Et en élevage, il faut encaisser l’impact de la sécheresse estivale qui compromet en quantité et en qualité, les stocks fourragers. Dans ces conditions, le recours à des outils de sécurisation des revenus, tel que l’assurance-récolte, est susceptible de ramener un peu de sérénité dans les cours d’exploitation. Même si de tel leviers représentent cependant un coût financier considérable…