La FAO le clame haut et fort : « Les légumineuses telles que les lentilles, les haricots, les pois et les pois chiches constituent une part essentielle du panier alimentaire de base de nombreuses populations.
Les légumineuses sont une source essentielle de protéines et d’acides aminés d’origine végétale pour tous les habitants de la planète et devraient être consommées dans le cadre d’un régime alimentaire équilibré, propre à lutter contre l’obésité, mais aussi à prévenir et à traiter les maladies chroniques telles que le diabète, les pathologies cardiovasculaires et le cancer .
Elles constituent également une source de protéines d’origine végétale pour les animaux. En outre, les légumineuses sont des plantes dont les propriétés fixatrices d’azote peuvent contribuer à accroître la fertilité des sols et avoir des effets bénéfiques sur l’environnement. »
Les fourragères régressent en France
Pourtant, en France, les légumineuses n’ont pas la cote. « Elles sont en régression en France depuis 50 ans pour les fourragères », rappelait Françoise Vertès, chercheuse à l’Inra, lors d’un colloque organisé par l’AFPF (1). Seule exception : les prairies d’association graminées-trèfle blanc, dont l’importance se renforce. La régression des légumineuses à graines est plus récente, après un essor entre 1985 et 1995.
Principale raison : la politique agricole des années 1960 a conduit à un prix des céréales quasi équivalent à celui du tourteau de soja au sein du marché communautaire. Entre 1978 et 1993, des aides ont conduit à un regain d’intérêt pour les pois, féveroles et lupins, puis à un nouveau recul, lors de leur suppression.
En outre, les fabricants d’aliments du bétail sont très favorables aux protéagineux, à condition de savoir que l’approvisionnement est fiable, en volumes réguliers et importants.
Dans une moindre mesure, l’expansion du pathogène Aphanomyces, responsable de la pourriture racinaire du pois, a pu décourager certains producteurs. Ces cultures sont difficiles à gérer techniquement car elles basent leur alimentation en azote sur un processus biologique, alors que domine un système de production simplifié. « Des leviers organisationnels, valorisant mieux les services écosystémiques, sont à initier » souligne Anne Schneider, de l’Unip (2).
(1) Journées AFPF, 8 et 9 avril 2015 (Association française pour la production fourragère)
(2)Unip, Interprofession de protéagineux, www.unip.fr