Le passage au semis direct s’est fait par étape. « L’objectif dans un premier temps était de supprimer le labour pour arrêter de remonter des galets à la surface », explique Philippe Veyron, président de la cuma de la Bugiste (Ain). La sous-soleuse et le déchaumeur sont alors devenus les principaux outils de travail du sol, mais il a vite été constaté que la flore adventice prenait ses aises avec cette technique. « En 2003, nous avons décidé de franchir un cap et de passer au semis direct. » Le semoir devait être à disques « car un semoir à dents aurait remonté des galets à la surface, ce qui n’était pas ce que nous recherchions ».
Un plongeon dans l’inconnu
Le semoir retenu était un Bertini en 3 mètres, repliable manuellement, le second de la marque à être vendu en France. « L’avantage était que sur un semoir construit à partir d’une base volumétrique, il était possible de le transformer en semoir monograine pneumatique en installant un kit prévu d’origine tout en gardant une interligne de 20 cm. »
Les débuts ont été difficiles. En version pneumatique, le semoir ne donnait pas entière satisfaction. « Les premières années, les sols restaient durs, ils n’avaient pas encore fait leur transition et les vibrations engendraient un mauvais fonctionnement et des manques sur la ligne de semis. » Un second souci concernait le disque ouvreur qui était monté sur le parallélogramme comportant l’élément semeur. « Quand ce disque prenait une pierre, cela entraînait le soulèvement de l’ensemble de l’élément semeur. » En revanche, la précision de la profondeur de semis était au rendez-vous avec un réglage de 5 en 5 mm sur les deux roues de jauge installées de chaque côté des disques semeurs.
Après 10 ans de bons et loyaux services, la cuma a renouvelé son semoir en investissant dans un modèle de 4 mètres repliable hydrauliquement. « Nous n’avons pas retenu l’option pneumatique cette fois, en revanche le réglage de la profondeur de semis s’effectue maintenant sur les roues placées derrière les disques semeurs. Nous avons constaté dans nos terrains des baisses de précision sur la profondeur de semis. » La décision a donc été prise de revenir à l’option de réglage de la profondeur via les roues de jauges installées de part et d’autre des disques semeurs. D’autre part, le disque ouvreur n’est plus installé sur le parallélogramme, mais directement sur le châssis, ce qui préserve l’élément semeur.
« Avec plus de 10 ans de pratique du semis direct, nous avons un sol qui est redevenu plus souple et des pierres qui ne remontent plus à la surface. Ce type de semoir doit être bien pris en main et demande du temps pour être dompté. Il faut de la patience et surtout garder la foi. »
Chiffres clés
- 4 adhérents - 180 ha semés chaque année en semis direct - Facturation : 28 €/ ha uniquement pour le semoir |
Points forts | Points faibles |
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• semoir volumétrique pouvant être transformer en pneumatique monograine • possibilités d’avoir jusqu’à 4 trémies avec boites de vitesses indépendantes • nombreuses options proposées | • complexité d’entretien (8 graisseurs par élément semeur) • prix : + de 12 000 €/m |